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Un point important qu’il ne faut pas négliger lorsque l’on cherche un travail au Québec, c’est l’existence de tout un tas de corporations, de règlementations et de certification, qui, lorsque l’on vient de l’extérieur, peut sembler des survivances de notre passé. Ces institutions sont l’objet de multiples critiques de la part des immigrants et des politiques. On leur reproche notamment d’être associées à un modèle professionnel qui constitue un obstacle au bon fonctionnement des marchés et donc, de l’économie. Mais aussi d’être un frein à l’embauche d’immigrants pourtant qualifiés, que l’on a fait venir à grands frais de leur pays, et qui deviennent ici une charge pour la société, faute de travail.

Je conseillerai donc à toute personne voulant immigrer au Canada de se renseigner avant son départ à savoir si son métier dépend d’un ordre professionnel ou d’une profession règlementée …. ou pas, partant du célèbre adage : un homme averti en vaut deux !

Une prise de conscience des difficultés qui l’attendent, pourrait changer sa vie et tout compte fait, modifier sa décision de partir !

Quand l’ordre vous force à changer de métier …

J’ai eu l’occasion de recevoir en tant qu’invitée d’honneur d’une de nos Soirées CRi (Culture, Réseautage et Intégration) de l’Ainaf, une belge qui s’est trouvée confrontée à ce problème. Son parcours m’a marqué tant par l’épreuve qu’elle a subie que par sa force et sa détermination à la surmonter.

Florence qui était psychologue en Belgique est arrivée ici, et là, a appris qu’il existait un ordre des psychologues et qu’elle ne pouvait donc pas exercer en tant que psychologue au Québec.

Quand je suis arrivée à Montréal il y a 18 mois j’ai eu l’impression qu’on m’avait coupé les ailes en plein vol et que je m’étais écrasée tout net. Arrêt immédiat.

Je vous invite à lire l’article qu’elle a publié à cette occasion et qui explique comment elle a réussi à transformer cette épreuve en force pour en sortir grandie.

J’ai d’autres exemples d’ami(e)s infirmières, ingénieurs, travailleurs sociaux qui sont « coincés » par l’ordre (faute de stage, assurance, etc.) et ne peuvent pas exercer leur métier depuis leur arrivée … C’est donc un problème à ne pas sous-estimer dans sa recherche d’emploi sauf si l’on est prêt à abandonner complètement son ancien métier.

Il est donc impératif de vérifier que votre profession ne fait pas partie de la liste des 46 ordres professionnels du Québec.

Le chauffeur Uber médecin ou chirurgien n’est pas une légende urbaine mais bien la réalité. Amusez-vous à poser la question au conducteur, la prochaine fois que vous prendrez un Téo Taxi ou un Uber à Montréal. Des infirmiers italiens, des radiologues russes, des comptables tunisiens, etc. malgré leurs diplômes et plusieurs années de pratique dans leur pays, se sont vu refuser la reconnaissance de leurs diplômes ici et n’ont pas eu d’autres choix que de repartir aux études … ou de changer de métier.

L’ARM, une vraie (fausse?) opportunité

Alors certes, si vous avez la chance d’être français, vous pouvez remercier les deux gouvernements d’avoir signé un Arrangement de Reconnaissance Mutuelle des qualifications professionnelles entre la France et le Québec. Cela apporte un avantage non négligeable, c’est certain, aux français qui arrivent sur le marché du travail.

Pourtant tout n’est pas gagné d’avance pour les professions règlementées …

Certes, la reconnaissance est facilité et les français obtiennent plus rapidement le permis d’exercer une des 82 professions règlementées. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils obtiennent un emploi !

Si l’on prend par exemple, le cas des infirmier(e)s …

Grâce à l’ARM, en fournissant la preuve de votre DEI et de votre expérience passée, vous obtiendrez rapidement un Permis Restrictif Temporaire délivré

« aux fins de la réalisation du stage d’adaptation en milieu clinique ».

Et c’est là que le bas blesse … car ce n’est pas pour autant que vous trouverez un stage ! Retour à la case départ ; sans stage, vous êtes dans l’impossibilité de trouver un travail.

Pour preuve, l’avertissement indiqué noir sur blanc sur le site de l’Ordre des Infirmières et Infirmiers du Québec :

L’OIIQ tient à vous informer que l’acceptation d’une candidature au titre de l’ARM ou d’une demande d’équivalence de diplôme ou de formation ne garantit pas une place de stage ni un emploi.

… malgré le fait que tout le monde s’accorde pour dire qu’il manque plus d’une centaine d’infirmières au Québec !

Deux discours différents entre les ordres et l’immigration

Un autre exemple choquant est la dissociation des discours entre le politique et les ordres professionnels. Le ministère de l’immigration déploie des trésors d’imagination pour faire venir des centaines de milliers de travailleurs qualifiés mais derrière cela ne suit pas. Les ordres se cachent derrière des arguments hallucinants pour justifier leur frein à l’embauche des immigrants

Pour preuve, l’interview donnée à l’émission de RADIO-CANADA « Gravel le matin » de décembre 2017 où le ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, le Dr Gaétan Barrette et le Collège des médecins accusent l’Association des anesthésiologistes du Québec de bloquer l’arrivée de médecins français en sol québécois malgré la signature de l’ARM, censée faciliter les embauches. (Retrouver l’interview ici).

Et cela avec des conséquences dramatique ! Les blocs opératoires ferment faute d’anesthésistes. La qualité des soins se dégrade car la population n’est plus en mesure de se faire soigner. Les femmes sur le point d’accoucher doivent faire plus d’une centaine de kilomètres pour rallier l’hôpital le plus proche disposant d’un bloc opératoire ouvert.

L’image négative de l’immigrant

Le président des anesthésiologistes du Québec, le Dr Jean-François Courval, pourtant conscient du problème et malgré l’existence de l’ARM, refuse de faire accélérer le processus malgré la pénurie avérée et les conséquences sur la population. Il justifie les délais imposés aux anesthésistes français par la vérification des compétences des médecins immigrants. Mais à quoi sert donc l’ARM … ???? Son argument phare :

c’est les moins bons qui veulent venir ici !

Retrouvez son interview ici !

Pense-t-il vraiment que tous les immigrants sur le sol canadien sont des bras-cassés en manque de travail dans leur pays ? Ne s’est-il jamais posé la question de la véritable raison qui pousse des personnes à aller « vivre une aventure » dans un autre pays ? Voir si l’herbe est réellement plus verte ailleurs ?

N’en déplaise à certains, il avoue ce que tout le monde sait officieusement : ARM ou non, la peur de l’immigrant et le protectionnisme déplacé sévissent malgré la pénurie de main d’œuvre.

Les ordres professionnels s’ils sont là pour réglementer des professions et protéger le public, peuvent donc s’avérer un obstacle de taille ou (allez, j’ose !) un moyen déguisé de « bloquer » l’accès à certains postes aux immigrants, malgré les consignes ministérielles.

Mais ce n’est pas tout ! Il n’y a pas que les ordres …

Certaines professions sont aussi réglementées et cela peut être un handicap majeur dans votre capacité à décrocher un emploi.

Les professions règlementées du Québec

Pour pouvoir exercer au Québec, vous devrez entreprendre des démarches afin d’obtenir le droit d’exercer votre métier. C’est le cas notamment si vous êtes :

  • enseignant pour exercer en primaire et secondaire,
  • dans les produits financiers (assurance, finance, fiscalité, placements, succession, etc.) vous dépendez de l’Autorité des Marchés financiers
  • ou dans le secteur de la construction, vous devrez détenir un certificat de compétence délivré par la Commission de la construction du Québec (CCQ)

Ces « cartes d’apprenti » ou « certificat de qualification » sont obligatoires pour exercer un métier réglementé. Il existe actuellement plus d’une soixantaine de certificats différents dans treize domaines bien distincts que vous retrouverez ici.

Là encore, je connais des électriciens chevronnés, issus de l’immigration, qui, s’ils veulent exercer, doivent refaire la totalité de leurs études.

Cela peut donc s’avérer un parcours du combattant mais ne vous découragez pas ! Restons positif ! Peut-être que comme moi, vous n’étiez pas concerné par un quelconque ordre, ni par une profession règlementée, et dans ce cas, (Ouf !) c’est certain, c’est (ou ce sera) beaucoup plus facile !

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